André Cicolella sur les perturbateurs endocriniens : « Il faut une politique de santé environnementale »

DES PHTALATES DANS LE CHANEL N° 5… ET DANS LE CORPS DE 99,6 % DES FEMMES ENCEINTES !


2 chercheurs saoudiens ont publié en 2015 une analyse des phtalates présents dans 47 parfums provenant notamment de France. Résultat : présence dans tous les parfums de phtalates autorisés comme le DMP et le DEP, mais aussi de phtalates proscrits par la réglementation européenne depuis 2009 comme le DEHP (sauf un parfum saoudien… !). Parmi les 15 parfums provenant de France, des marques prestigieuses comme Chanel N°5.
Les cosmétiques ne sont pas les seules sources ; on trouve ces phtalates dans les médicaments, les dispositifs médicaux, l’alimentation, les sols plastifiés et donc dans l’air intérieur. Selon l’étude ELFE, 99,6 % des femmes enceintes sont contaminées par les phtalates.
Parallèlement, les études sur leurs effets sanitaires se multiplient : hyperactivité, troubles cognitifs, effets thyroïdiens, baisse de la qualité du sperme, féminisation des garçons, cancer du sein… ! La réglementation qui les considère séparément, est obsolète, car ils agissent ensemble comme le montre le cas de la féminisation des garçons. URGENCE était le maître-mot de la conférence de presse organisée par le RES le 28 juin sur la Stratégie Nationale Perturbateurs. Il est URGENT d’éliminer les phtalates, et plus largement les PE, de l’environnement des fœtus[1]. URGENT de repenser la réglementation comme l’illustre le cas de l’Eau abordé lors de la conférence de presse : les normes nitrates ou pesticides sont obsolètes, car elles ne tiennent pas compte de leur caractère PE.
L’heure est à l’action. C’est ce que montrent les collectivités locales qui signent la charte proposée par le RES des « Villes et Territoires sans Perturbateurs Endocriniens ». La 2e rencontre européenne est programmée le 28 septembre prochain à Paris en partenariat avec la Ville de Paris et l’association « Elus Santé Publique Territoires ».