Une maladie émergente, une maladie du XXIème siècle
La sensibilité chimique multiple (SCM ou MCS en anglais : multiple chemical sensivity) fut décrite dès les années cinquante par l’allergologue américain Theron G. Randolph, père de la médecine environnementale.
En 1987, le Dr Mark Cullen attribua au syndrome le nom de MCS (Multiple Chimical Sensitivity) et le définit comme “une affection acquise caractérisée par la répétition de symptômes touchant de multiples organes qui surviennent lors de l’exposition à diverses substances chimiques à des concentrations étant bien inférieures à celles connues pour entraîner des effets dans la population”
Dans ses formes les plus sévères, la SCM peut mettre en danger la vie des patients. Il affecte leur qualité de vie, les contraignant à l’isolement social ou à l’éviction de certains lieux, en raison de trop fortes agressions chimiques (grandes surfaces, magasins, banques, mairies, etc.).
La Sensibilité Chimique Multiple (SCM)
N’est pas une réaction aux odeurs. C’est une réaction aux produits chimiques. Très souvent, les patients réagissent à des composés chimiques qui n’ont pas d’odeur. Des patients privés d’odorat deviennent également malades à la suite d’expositions.
N’est pas une allergie. Les réactions allergiques sont liées aux immunoglobulines. Les réactions SCM n’entrent pas dans ce schéma. Les traitements (et injections) contre les allergies ne pourront donc ni traiter, ni soigner la SCM .
Une maladie environnementale
La SCM (MCS) fait partie des maladies dites environnementales, résultant d’expositions cumulées et chroniques d’agents présents dans l’environnement. Elles comprennent des maladies multisystémiques qui partagent 80 % des symptômes : la sensibilité chimique multiple, la fibromyalgie, la fatigue chronique et l’intolérance aux champs électro-magnétiques.
La reconnaissance de l’impact des facteurs environnementaux sur la survenue de ces maladies a conduit à la naissance d’une nouvelle approche médicale : la médecine environnementale.
La médecine environnementale se caractérise par une approche médicale globale de la maladie. L’évaluation de la prédisposition individuelle du malade et l’étude de son histoire personnelle (expositions à différentes substances, facteurs de stress) font partie intégrante du diagnostic.
A la différence de la recherche en toxicologie qui se limite à l’étude d’un élément chimique ou d’une molécule sans prendre en compte l’interaction des molécules entre elles, la médecine environnementale s’intéresse à l’effet d’accumulation des molécules, même en faibles doses, dans le corps humain tout au long de sa vie.
Elle remet ainsi en cause un concept fondamental de la toxicologie, établi par l’alchimiste Paracelse au XVIe siècle et reliant l’effet d’un poison à la dose d’exposition. Dans les maladies environnementales, l’effet toxique n’est pas défini par la dose, mais par l’accumulation des doses, la multitoxicité (exposition à des produits multiples), le temps d’exposition et le terrain de chaque individu.
Les maladies environnementales et en particulier la SCM (MCS) ont fait l’objet de reconnaissances médicales et institutionnelles. En 2004, avec la mobilisation de la profession médicale lors de l’Appel de Paris et en 2009 au Conseil de l’Europe, lors de la Conférence environnementale qui a adopté le rapport du député européen Jean Huss
En Europe, l’Allemagne est le leader de la médecine environnementale, sous l’impulsion de Dr Peter Ohnsorge, président de l’association européenne de médecine environnementale.
Colloque sur les maladies de l’hypersensibilité – communication du Dr Peter Ohnsorge – avril 2010
Au Canada, en 2011 parution d’un rapport scientifique faisant réponse à une demande de l’Association pour la Santé Environnementale de l’Ontario, afin de disposer de davantage d’informations sur les preuves scientifiques disponibles du syndrome MCS. Ce rapport fournit un état des connaissances sur la description, la définition des mécanismes étiologiques, le diagnostic, la prévalence et les traitements.
Rapport sur les hypersensibilités environnementales de Toronto
En Amérique, aux Etats-Unis, l’Académie de médecine environnementale, dont le Dr William REA a été le pionnier, tient un rôle équivalent.
L’exemple du bisphénol illustre parfaitement l’effet des faibles doses et ce changement de paradigme. Longuement controversé, l’effet du bisphénol A sur la santé est maintenant reconnu par les autorités de santé publique. Les données s’accumulent pour démontrer que même à très faible dose, le bisphénol A agit comme perturbateur endocrinien.
Article « de nouveaux risques pour la santé » juillet 2013
Questionnaire du Centre de Médecine Environnementale australien – juin 2010
Texte de loi du 16 avril 2013 sur l’indépendance des lanceurs d’alerte
SCM/MCS, mais pas que…
Il n’est pas rare qu’une personne atteinte de SCM souffre aussi de :
- fibromyalgie (FM)
- électrosensibilité (EHS)
- syndrome de fatigue chronique (ASFC)
- intolérances alimentaires.
Au delà d’un handicap, ce sont un ou plusieurs de ces handicaps que peut avoir une personne atteinte de SCM.
Il est donc primordial pour ne pas aggraver son état :
- de se protéger des ondes qui nous entourent (dans la limite de ses possibilités) Livret
- d’être vigilant quant aux origines de son alimentation (limiter au maximum la consommation de produits industriels et privilégier les fruits et légumes bio)
- de se rapprocher de la nature
- d’avoir un rythme de repos équilibré (éviter de se coucher trop tard le soir, faire des siestes ou de la méditation quand c’est possible).