Vers un nouveau paradigme ?

La SCM (MCS) fait partie des maladies dites environnementales, résultant d’expositions cumulées et chroniques d’agents présents dans l’environnement. Elles comprennent des maladies multisystémiques qui partagent 80 % des symptômes : la sensibilité chimique multiple, la fibromyalgie, la fatigue chronique et l’intolérance aux champs électro-magnétiques.
La reconnaissance de l’impact des facteurs environnementaux sur la survenue de ces maladies a conduit à la naissance d’une nouvelle approche médicale : la médecine environnementale.

 

Une nouvelle approche médicale pour une maladie émergente

La médecine environnementale se caractérise par une approche médicale globale de la maladie. L’évaluation de la prédisposition individuelle du malade et l’étude de son histoire personnelle (expositions à différentes substances, facteurs de stress) font partie intégrante du diagnostic.
A la différence de la recherche en toxicologie qui se limite à l’étude d’un élément chimique ou d’une molécule sans prendre en compte l’interaction des molécules entre elles, la médecine environnementale s’intéresse à l’effet d’accumulation des molécules, même en faibles doses, dans le corps humain tout au long de sa vie.

Elle remet ainsi en cause un concept fondamental de la toxicologie, établi par l’alchimiste Paracelse au XVIe siècle et reliant l’effet d’un poison à la dose d’exposition. Dans les maladies environnementales, l’effet toxique n’est pas défini par la dose, mais par l’accumulation des doses, la multitoxicité (exposition à des produits multiples), le temps d’exposition et le terrain de chaque individu.

Les maladies environnementales et en particulier la SCM (MCS) ont fait l’objet de reconnaissances médicales et institutionnelles. En 2004, avec la mobilisation de la profession médicale lors de l’Appel de Paris et en 2009 au Conseil de l’Europe, lors de la Conférence environnementale qui a adopté le rapport du député européen Jean Huss

En Europe, l’Allemagne est le leader de la médecine environnementale, sous l’impulsion de Dr Peter Ohnsorge, président de l’association européenne de médecine environnementale.

 

cf.

Colloque sur les maladies de l’hypersensibilité – communication du Dr Peter Ohnsorgeavril 2010

Au Canada, en 2011 parution d’un rapport scientifique faisant réponse à une demande de l’Association pour la Santé Environnementale de l’Ontario, afin de disposer de davantage d’informations sur les preuves scientifiques disponibles du syndrome MCS. Ce rapport fournit un état des connaissances sur la description, la définition des mécanismes étiologiques, le diagnostic, la prévalence et les traitements.

 

cf.

Rapport sur les hypersensibilités environnementales de Toronto

En Amérique, aux Etats-Unis, l’Académie de médecine environnementale, dont le Dr William REA a été le pionnier, tient un rôle équivalent.

L’exemple du bisphénol illustre parfaitement l’effet des faibles doses et ce changement de paradigme. Longuement controversé, l’effet du bisphénol A sur la santé est maintenant reconnu par les autorités de santé publique. Les données s’accumulent pour démontrer que même à très faible dose, le bisphénol A agit comme perturbateur endocrinien.

 

cf.

Article « de nouveaux risques pour la santé » juillet 2013

Questionnaire du Centre de Médecine Environnementale australien – juin 2010

Texte de loi du 16 avril 2013 sur l’indépendance des lanceurs d’alerte